Il est donc possible de passer de quatre à trois opérateurs télécoms dans un grand pays européen. L’autorité britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority,CMA) a donné,jeudi 5 décembre,son feu vert à la fusion entre Vodafone et Three,les numéros trois et quatre de la téléphonie mobile outre-Manche. Ensemble,ils cumuleront un peu moins de 30 millions de clients mobile,ce qui les placera sur la première marche du podium devant Virgin Media O2 et EE.
Vodafone aura 51 % du capital de la société commune,le solde revenant à CK Hutchison,le groupe hongkongais propriétaire de Three. La fusion devrait être finalisée dans le courant du premier semestre 2025. Le Britannique aura la possibilité d’acquérir la part de son partenaire au bout de trois ans.
La CMA a fortement hésité avant de prendre cette décision,craignant que le passage de quatre à trois opérateurs réduise la compétition,et entraîne une hausse du prix des abonnements. Mais après dix-huit mois d’analyses,elle a finalement autorisé le mariage. Le groupe d’experts indépendants chargé de l’instruction du dossier « a conclu qu’en améliorant considérablement la qualité du réseau combiné,la mise en œuvre complète de ce plan stimulerait la concurrence entre les opérateurs de réseaux mobiles à long terme,ce qui profiterait à des millions de personnes qui dépendent des services mobiles »,explique la CMA.
Les deux autres conditions visent à éviter une envolée des prix. Vodafone et Three devront ainsi plafonner certains tarifs de téléphonie mobile pendant trois ans,et proposer des conditions contractuelles préétablies aux opérateurs mobiles virtuels,afin qu’ils bénéficient de prix compétitifs pour utiliser le réseau des deux partenaires. Ces engagements seront supervisés par la CMA et l’Ofcom,le régulateur britannique des télécoms.
Pour Margherita Della Valle,la directrice générale de Vodafone,qui,depuis son arrivée aux commandes de l’opérateur en janvier 2023,n’avait fait que réduire sa taille en vendant les filiales en Hongrie,en Espagne et en Italie,cette fusion est une victoire. En plus de créer,selon ses termes,« une nouvelle force sur le marché britannique des télécoms »,elle envoie un message au-delà des frontières – même si le Royaume-Uni n’est plus membre de l’Union européenne. « Dans toute l’Europe,les gens se rendent compte des conséquences du sous-investissement dans les réseaux » et « la décision prise au Royaume-Uni pourrait constituer un précédent important »,a lancé Mme Della Valle.
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