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A Angers, les déportés du convoi numéro 8 sortent de l’oubli grâce à un mémorial

Jul 23, 2024 Des sports IDOPRESS

Yel et Malka tenaient La Belle Fermière,un commerce florissant de vêtements pour hommes à Angers. Lui était d’origine lituanienne,elle d’Ukraine. Ils avaient été naturalisés dans les années 1930 et s’appelaient désormais Jules et Marguerite. Mais,en ce début d’été 1942,pour l’occupant allemand comme pour la police française,ils n’étaient que des juifs. Arrêtés et torturés pour leur soutirer or et bijoux,ils avaient ensuite été rassemblés,avec 870 compagnons d’infortune,au grand séminaire d’Angers dans le cadre de l’opération « Vent printanier ». Le 20 juillet 1942,ils étaient déportés depuis la gare Saint-Laud vers Auschwitz-Birkenau. Ils n’en sont jamais revenus.

Nadine White,74 ans,se penche avec son téléphone portable pour photographier les noms de sa grand-mère,Esther,et de ses tantes,Frida et Laura. Elle non plus ne les a pas connues et son père,Isaac,s’est muré dans le silence jusqu’à sa mort. Grâce à un historien de Larmor-Plage (Morbihan),où cette familles’était établie en arrivant de Grèce,elle a découvert leurs visages et leur passé. « Elles étaient jolies mes tantes »,dit-elle. Autour d’elle,du côté du bassin d’Arcachon (Gironde),où elle vit,personne ne connaît ses origines. « Ne le dis jamais »,lui avait intimé son paternel,inquiet pour elle.

« Ce mémorial,nous le protégerons ensemble »

Le père d’Alain Aisene a,lui aussi,embarqué quai du Maroc en juillet 1942. Médecin messin d’origine polonaise – Ayzenstadt de son vrai nom – et résistant,il avait été arrêté dans l’Ouest quelques semaines auparavant. Il est l’un des rares à être rentrés vivants d’Auschwitz. Il y a aussi rencontré sa femme,Paula Katz. Déportée de Slovaquie avec sa famille,elle avait voulu se jeter sur les barbelés électrifiés en apprenant la mort de sa mère et de son jeune frère. Benjamin Aisene avait réussi à l’en dissuader. Ils se sont retrouvés après la guerre. « Chaque fois que l’on parlait de leur déportation,ils bottaient en touche,regrette leur fils. Ma mère hurlait parfois la nuit,elle faisait des cauchemars. »

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