« Je ne veux plus de passager clandestin dans notre système social : il est fait pour protéger les Français,pas pour permettre à certains de vivre à ses crochets »,écrivait sur son site notre nouveau premier ministre,Michel Barnier,en 2021,dans un texte qui appelait à « retrouver l’honneur du travail ». Le refrain est familier : « Le choix de ne pas travailler n’est pas pénalisé en France »,estimait le député (Renaissance) de Paris Sylvain Maillard sur Franceinfo,en avril. Avant eux,au sein parti Les Républicains (LR),Laurent Wauquiez,dénonçait,en 2017,les agents de Pôle emploi,qui conseilleraient aux chômeurs de « profiter de la vie ».
Manipulée politiquement,la figure du « chômeur volontaire » estcensée incarner un système qui « marche[rait] sur la tête »,selon la formule de l’ex-député (Renaissance) de Seine-Maritime Damien Adam,qui s’en prenait pour sa part,à « ces chômeurs qui partent en vacances aux Bahamas ». La centralitéde ce fantasme dans le débat public demeure,bien qu’il soit largement démenti par la réalité du drame social que représente le chômage (rappelons que le montant de l’indemnité moyenne,en 2023,était de 1 265 euros brut).
Une fois admise sa marginalité réelle,établie par une multitude de recherches,prenons au mot l’idée du chômage volontaire : crée-t-il nécessairement des « passagers clandestins » du système ? Abuse-t-on de la solidarité nationale quand on décide de se mettre au chômage ?
En France,le « devoir de travailler » est inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946. Mais il n’est pas défini juridiquement. Et de quel travail s’agit-il ? Doit-il être nécessairement salarié ?
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