Cuisine commune de l’hôtel B&B,à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) Cela fait trois mois que l’hôtel B & B Home de Saint-Ouen a ouvert,et dans la cuisine commune décorée de plantes,de vaisselle vintage et de chaises industrielles,l’heure est grave : le réfrigérateur est beaucoup trop petit. Les tupperwares s’entassent. « On ne pensait pas que les clients l’utiliseraient autant ! On va installer un frigo géant. Et un système de stickers pour identifier les restes oubliés »,commente Vincent Quandalle,l’un des dirigeants de ce groupe de 700 hôtels,en plein développement.
Une cuisine commune dans un hôtel de chaîne ? Il s’agit d’une première chez B & B,qui va ouvrir trois autres établissements sur ce modèle d’ici la fin 2024. Les clients de ce 3-étoiles peuvent aussi opter pour une chambre avec kitchenette - une quarantaine en est équipée. A cela s’ajoutent des espaces collectifs,façon auberge de jeunesse : salle à manger,salle de jeux,canapés…
L’idée part d’une intuition : celle que les clients n’ont pas forcément envie de dîner au restaurant tous les soirs,pour des questions de moyens ou de commodité,en particulier pour les séjours qui dépassent deux ou trois nuits. « Cela répond à de nouveaux comportements. Les clients vont faire des courses au supermarché d’à côté et reviennent dîner à l’hôtel »,observe Vincent Quandalle,qui espère lancer « une trentaine » d’hôtels B & B avec ce concept en Ile-de-France. Il cible particulièrement les touristes,grâce aux nouvelles lignes de métro permettant de rejoindre plus facilement le centre de Paris. A Saint-Ouen,le prix d’une nuit est en moyenne de 120 euros.
Le vrai changement,c’est que ces chaînes d’appart’hôtels attirent de plus en plus de touristes – et non plus seulement des commerciaux ou des cadres en déplacement. Ainsi,chez Adagio on compte 60 % de vacanciers parmi les clients,contre 40 % de voyageurs « business ». Le rapport était inverse en 2019. On peut y lire un effet Airbnb,qui a popularisé la commodité d’un hébergement avec cuisine intégrée,et avec plusieurs pièces,très utiles pour les familles. « Airbnb a rendu désirable le fait de louer non plus une chambre,mais un studio ou un appartement. La kitchenette,ringarde jadis,devient désirable,remarque Vincent Compagnon,le président d’Appart’City. On fait le pari que les appart’hôtel vont continuer de gagner en popularité,car ils offrent plus de services et plus de sécurité que les meublés de type Airbnb ».
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