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l'Assemblée nationale vote une résolution condamnant le «massacre» d’Algériens le 17 octobre 1961

Mar 29, 2024 Tech et science

L'Assemblée nationale française a approuvé, jeudi 28 mars, une proposition de résolution qui « condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l'autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 » à Paris, au cours de laquelle entre une trentaine et plus de 200 manifestants pacifiques sont morts, selon les historiens.

Un « vote pour l’histoire ». C’est ainsi que l'écologiste Sabrina Sebaihi a salué l’adoption de la proposition de cette résolution. Dans le détail, le texte demande en outre « l'inscription d'une journée de commémoration du massacre » d’Algériens le 17 octobre 1961 à « l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles » françaises.

La proposition de loi portée par Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance, Julie Delpech, a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés, essentiellement issus de la gauche et de Renaissance – 11 votants contre, issus des rangs du Rassemblement national.

« Travail de réécriture à la virgule près »

Pour Sabrina Sebaihi, ce vote représente la « première étape » du « travail pour la reconnaissance de ce crime colonial, pour la reconnaissance de ce crime d'État ». Ce terme de « crime d'État » ne figure néanmoins pas dans la proposition de résolution, issue d'un minutieux travail d'écriture avec le parti présidentiel et l'Élysée pour parvenir à un texte consensuel.

En effet, l'écriture du texte a fait l'objet d'un « travail de réécriture à la virgule près » avec la présidence pour parvenir à une version qui convienne à l'exécutif, dans un contexte où les questions mémorielles pèsent toujours lourd dans les relations entre la France et l'Algérie. « Nous avons atterri sur un texte où il n'y a pas la notion de crime d'État », précisait mercredi Sabrina Sebaihi.

Le vote des députés intervient quelques semaines après l'annonce par l'Élysée d'une visite d'État du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, « fin septembre-début octobre ».

Une manifestation « réprimée dans la violence »

Il y a 63 ans, quelque 30 000 Algériens venus manifester pacifiquement à Paris subissaient une violente répression des forces de police. Le bilan officiel de trois morts et une soixantaine de blessés est très en deçà des estimations des historiens, qui recensent « au moins plusieurs dizaines » de morts.

Pour qualifier les événements de ce fatidique 17 octobre 1961, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a évoqué dans son discours ce jeudi une manifestation « réprimée dans la violence par les services agissant sous l'autorité du préfet de police de l'époque, Maurice Papon », au cours de laquelle « outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines (de personnes) furent tuées, leurs corps jetés dans la Seine ».

Travail de mémoire

« Ayons aujourd'hui à cette tribune une pensée pour ces victimes et leurs familles frappées de plein fouet par l'engrenage de la violence », a ajouté la ministre, sous les yeux de représentants des collectifs qui plaident depuis plusieurs années pour cette reconnaissance. Elle a également rappelé le travail de mémoire déjà accompli pour reconnaître le massacre. En 2012, le président François Hollande avait rendu « hommage aux victimes » d'une « sanglante répression » qui s'était abattue sur ces femmes et hommes manifestant pour « le droit à l'indépendance ».

Son successeur Emmanuel Macron a déclaré le 17 octobre 2021 que « les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ». Paris avait ensuite annoncé en décembre de la même année un accès élargi aux archives sur la guerre d'Algérie (1954-1962).

La ministre Dominique Faure a cependant émis des réserves quant à l'instauration d'une journée de commémoration, soulignant que trois dates existaient déjà pour « commémorer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie ». Des réserves partagées par les groupes MoDem et Horizons, membres de la majorité, pour qui le « travail historique doit continuer ».

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