Bruno Le Maire,ministre de l’économie,lors de la conférence de presse du président Emmanuel Macron,à Paris,le 12 juin 2024. LAURENCE GEAI /MYOP POUR « LE MONDE » L’exécutif,qui renvoie dos à dos l’extrême droite et l’extrême gauche,a sauté sur l’occasion. Le programme économique du Nouveau Front populaire alliant les gauches et rendu public vendredi 14 juin,est « un délire total »,a immédiatement prévenu le ministre de l’économie,Bruno Le Maire,sur Franceinfo,le même jour. « C’est 1981 puissance dix »,a-t-il assuré,brandissant le spectre du « retour du chômage de masse »,du « déclassement » et de la « sortie de l’Europe ». « Attendez-vous au pire ! »,a-t-il averti.
Chantier complexe
Le Nouveau Front populaire,qui promet un budget rectificatif dès cet été pour « abolir les privilèges des milliardaires »,récuse les accusations de laxisme budgétaire,rappelant que son programme de 2022 était « bouclé »,autrement dit que les dépenses étaient financées par des recettes nouvelles permettant,au final,de réduire le déficit public. Les mesures présentées vendredi proposent ainsi de taxer les plus riches et les grands groupes,et de réduire les niches fiscales. Les entreprises verraient leurs aides ou allègements de cotisations réduits,et leur fiscalité alourdie,avec une taxation renforcée sur les transactions financières et sur les « superprofits des agro-industriels et de la grande distribution ». Les ménages fortunés seraient à nouveau assujettis à l’impôt sur la fortune (ISF),avec un volet climat,à la taxation du capital (suppression de la « flat tax »),à l’« exit tax » sur les contribuables partis à l’étranger,tandis que l’impôt sur l’héritage serait alourdi en ciblant les gros patrimoines. Les prélèvements sociaux sur les salaires les plus hauts seraient relevés,ainsi que sur les revenus financiers que sont les dividendes,la participation,l’épargne salariale,et sur les heures supplémentaires.
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