Des habitants remplissent leurs récipients d’eau potable à un camion-citerne,à New Delhi,Inde,le 13 juin 2024. PRIYANSHU SINGH / REUTERS Des dizaines de bidons,jerricans,seaux en plastique,s’entassent des deux côtés de la rue principale de Vivekanand Camp,à la lisière du quartier chic de Chanakyapuri,dans le sud de New Delhi. Ils ont été déposés par les habitants la veille ou dès l’aube. L’eau n’arrive plus dans ce quartier informel,alors que le thermomètre dans la capitale indienne n’est quasiment pas descendu en dessous de 43 °C depuis la mi-mai,avec des pointes jusqu’à 52 °C. La mégapole connaît la plus longue canicule de son histoire. Un camion-citerne du gouvernement passe ici deux fois par jour.
Dès 6 h 30 du matin,il est pris d’assaut par des jeunes qui se bousculent et se battent pour grimper sur le toit et installer leurs tuyaux. En bas,un autre membre de la famille remplit les contenants. En une demi-heure,l’affaire est pliée,hommes,femmes s’engouffrent dans les minuscules ruelles,pour acheminer jusqu’à leur logis leurs précieux baquets. Le quartier est doté d’une pompe commune,mais elle est à sec.
Ce camp illégal,comme la capitale indienne en compte des dizaines,s’est développé il y a plus de vingt-cinq ans avec l’arrivée de migrants des régions voisines,trop pauvres pour louer une chambre ou un appartement. Le contraste avec l’environnement immédiat est saisissant. Le périmètre des ambassades est un écrin de verdure,de jardins luxuriants,de piscines,de pelouses fraîchement arrosées où l’eau coule sans interruption aux robinets.
Un peu plus loin,Sanjay Camp,un lacis de ruelles desservant des centaines de maisonnettes et de commerces de poche,est aussi alimenté par des camions-citernes. Les connexions rudimentaires au réseau d’eau souterrain ne suffisent pas à assurer les besoins.
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