Le marché national des drogues illicites dispose,pour son volet consacré à l’« offre »,d’une documentation chiffrée vaste et sans cesse renouvelée. Saisies de cocaïne dissimulée à l’intérieur de conteneurs,catalogues toujours plus riches de drogues de synthèse livrées à domicile,points de deal vantant leur approvisionnement constant en cannabis de qualité : la diffusion massive de stupéfiants devait induire une demande nationale à la hauteur des produits en circulation.
Les données publiées mercredi 26 juin par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) le confirment. Elles apportent les preuves chiffrées d’une consommation en plein essor de la majorité des substances illicites,portée par la cocaïne,les amphétamines ou encore la MDMA. « L’enseignement principal est la poursuite de l’augmentation exponentielle de l’usage de stimulants en population générale »,résume Guillaume Airagnes,le directeur de l’OFDT.
Les statistiques de cette étude,baptisée « Eropp » (« enquête sur les représentations,opinions et perceptions sur les psychotropes »),sont d’autant plus utiles que les chiffres précédents dataient de 2017. Pour remédier à cette obsolescence,l’OFDT a interrogé un panel d’une ampleur inédite de 14 984 adultes vivant en France métropolitaine. Pour la grande majorité des produits,les résultats sont à la hausse,parfois de manière spectaculaire. « En 2023,près d’un adulte sur dix (9,4 %) a consommé au moins une fois de la cocaïne au cours de sa vie contre 5,6 % en 2017,soit la plus forte hausse en nombre de points (+ 3,8) mesurée parmi toutes celles des substances illicites autres que le cannabis »,précise l’étude.
De manière générale,l’étude souligne que 14,6 % des adultes de 18 à 64 ans ont déjà consommé au moins une fois une drogue illicite autre que le cannabis,un chiffre qui a doublé depuis 2017. L’usage actuel augmente de 70 % sur la même période,passant de 2,3 % à 3,9 %. Les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à avoir déjà consommé ce type de drogues,que ce soit au cours de la vie (20,1 % contre 9,3 %) ou au cours des douze derniers mois (5,2 % contre 2,6 %).
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