C’est un pas de plus,sans certitude définitive,vers un procès de Tariq Ramadan en France. La cour d’appel de Paris a décidé,jeudi 27 juin,de renvoyer l’islamologue suisse de 61 ans devant la cour criminelle départementale pour des viols sur trois femmes,qui auraient été commis entre 2009 et 2016. Un non-lieu a en revanche été prononcé sur des faits dénoncés par une quatrième femme,pour des viols qui auraient eu lieu au cours de l’année 2013.
« On a gagné ! (…) Les juges ont estimé que j’aurais droit à ce procès tant attendu pour lequel je me suis battue depuis sept ans pour faire entendre ma voix devant la justice ! »,a réagi sur le réseau social X l’une de ces trois femmes,Henda Ayari. Elle accuse M. Ramadan de l’avoir violée et frappée dans un hôtel à Paris,en mars 2012,quelques mois après avoir fait sa connaissance sur Facebook.
La deuxième plaignante,que la presse a pris l’habitude d’appeler « Christelle » pour préserver son anonymat,raconte une histoire similaire : des échanges numériques pendant plusieurs mois,puis une rencontre physique dans un hôtel de Lyon,en octobre 2009,lors de laquelle elle assure avoir été violée et frappée. Pour la troisième femme,qui ne souhaite pas apparaître publiquement,les faits se seraient déroulés dans un hôtel à Paris,en mars 2016.
Le représentant du parquet général contestait l’une des principales thèses des magistrats instructeurs,selon laquelle M. Ramadan avait mis en place avec ces femmes un « stratagème » rodé,débouchant sur l’exercice d’un « système d’emprise » vu comme une forme morale de « contrainte » – l’une des quatre circonstances,avec la violence,la menace et la surprise,permettant de qualifier pénalement un viol. « Il paraît hautement délicat de retenir la réalité d’un “schéma d’action conduisant à la mise en place de l’état de sujétion” »,écrivait dans son réquisitoire l’avocat général,tout en mettant en garde contre la crédibilité à accorder à l’islamologue. Pour lui,seul le cas de « Christelle » devait être jugé,le viol aggravé par violence étant,selon lui,caractérisé en l’espèce.
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