La dissolution ? « Cela nous occupe depuis quinze jours ! »,lance Edouard de Saint-Pierre,directeur général France de la banque privée suisse Lombard Odier. « Evidemment,nos clients se posent des questions »,ajoute-t-il. Depuis l’annonce des élections législatives,dont le premier tour se tient dimanche 30 juin,banquiers,gestionnaires de patrimoine et autres conseillers financiers font face à un certain nombre d’appels et de visites de clients inquiets des conséquences d’un changement de majorité pour leur épargne. « Nous recevons beaucoup d’appels,mais ce n’est pas une panique réelle comme lors de la crise de 2008 »,témoigne Igor Ivanoff,responsable développement commercial chez ASAC-Fapes,une association d’épargnants.
« Nos clients font preuve d’attentisme,mais il n’y a pas de forte inquiétude »,estime,quant à lui,Benoît Dubust,directeur commercial adjoint de Primonial Gestion privée. Deux sujets taraudent les épargnants : « Ils redoutent les effets sur la performance de leurs investissements et l’évolution du cadre fiscal »,résume Alexandre Neuvy,directeur de la gestion privée chez Amplegest.
L’annonce de la dissolution a bien eu des effets sur les marchés financiers : l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu jusqu’à 500 points et le taux des emprunts d’Etat a grimpé jusqu’à 3,25 %,mais les conséquences sur les portefeuilles des épargnants ont été relativement limitées.
Du côté des taux,si la France emprunte à un taux un peu plus élevé qu’il y a quelques semaines en raison des interrogations sur le programme économique du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire,le mouvement devrait rester limité,jugent beaucoup d’observateurs. « Quel que soit le résultat,l’idée partagée par nos clients,c’est que le nouveau gouvernement devra tenir compte des engagements de la France vis à vis de l’Europe »,observe Sophie de Nadaillac,directrice générale déléguée de Lazard Frères Gestion.
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