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« 20 Minutes » : la rédaction appelle sa direction à un « engagement clair » contre le Rassemblement national

Jul 4, 2024 Tech et science IDOPRESS

« Face à l’extrême droite,pas de neutralité ». Le titre de la lettre ouverte postée lundi 1er juillet en début d’après-midi sur le réseau social X par la quasi-totalité de la rédaction de 20 Minutes ne souffre pas d’ambiguïté. Un collectif de 64 journalistes (sur environ 70 cartes de presse),soutenu par les syndicats SNME-CFDT et SNJ-CGT,a décidé de prendre la parole publiquement pour demander un « engagement clair » de leur média contre l’extrême droite alors que le Rassemblement national (RN) est sorti largement en tête du premier tour des élections législatives anticipées,dimanche 30 juin.

« La neutralité ne doit pas servir à banaliser ou minimiser le danger que représente l’extrême droite »,écrit le collectif,jugeant que « le RN n’est pas un parti comme les autres » car celui-ci « promeut des idées fascistes,xénophobes,racistes,sexistes,Igbtiphobes et antiprogressistes ». « En ces temps graves,nous déplorons la frilosité de la direction qui n’est pas à la hauteur des enjeux »,pointe encore la lettre qui a vu le jour en l’espace de quelques heures vendredi 28 juin.

La grogne trouve son origine dans une déclaration de la rédaction en chef qui avait appelé,jeudi 27 juin,à traiter le RN « sans jamais se départir du principe de neutralité politique »,en s’appuyant sur la charte du journal. « On nous a fait comprendre qu’en termes d’engagement par rapport à la situation politique,on ne pourrait pas aller jusqu’à la “une” post-21 avril 2002 » précise une journaliste qui souhaite rester anonyme. A l’époque,vendredi 3 mai 2002,juste avant le second tour opposant Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac,20 Minutes avait titré : « Faites pas les cons ».

Demande de neutralité

« Cette consigne de neutralité nous dérange car on ne peut se résoudre à ce lent glissement vers une normalisation du RN »,explique Hakima Bounemoura,élue au Comité social et économique (CSE) et déléguée syndicale CFDT. « On nous sert une neutralité à toutes les sauces qui ne peut s’entendre à l’aune de la gravité de la situation »,s’agace même Gilles Durand,son collègue,aussi élu au CSE,et délégué syndical SNJ-CGT.

Plusieurs journalistes suspectent que,derrière cette demande de neutralité,se cachent les actionnaires du média,l’éditeur de presse belge Rossel et le groupe français SIPA/Ouest-France. Au sein du quotidien régional Ouest-France,la direction du titre avait déjà dû se défendre,face à des reproches d’une partie de la rédaction sur son manque d’engagement. L’intersyndicale avait dénoncé des éditoriaux qui « minimis[ai]ent la menace du Rassemblement national en la comparant à celle que pourrait constituer le Nouveau Front populaire ».

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