Alors que la dissolution de l’Assemblée nationale au soir du 9 juin avait secoué les marchés financiers,le résultat surprise des élections législatives a été accueilli dans le calme lundi 8 juillet,même si la visibilité sur la composition du prochain gouvernement et sur ses orientations budgétaires reste faible.
L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,63 %,mais il a passé la majeure partie de la journée dans le vert. Sur le marché des changes,l’euro,qui cédait du terrain en tout début de matinée,s’est stabilisé autour de 1,0830 dollar ; et sur celui de la dette,l’écart,ou « spread »,entre le rendement des obligations d’Etat françaises à dix ans et son équivalent allemand,est revenu à 63 points de base,loin du pic de 86 points atteint avant le premier tour de scrutin,le 30 juin.
Le CAC 40,qui avait chuté de 6,5 % en trois semaines après la dissolution,avait regagné 2,6 % la semaine dernière à la faveur de la publication de plusieurs enquêtes d’opinion suggérant une absence de majorité absolue pour le Rassemblement national (RN) dans la nouvelle assemblée.
« Le scénario d’une majorité absolue pour les extrêmes était écarté,le marché était déjà positionné dans ce sens vendredi soir et il a obtenu ce qu’il attendait,à la surprise près de la première place obtenue par la gauche. Mais il y a une autre surprise : le centre ne s’est pas effondré »,explique Alexandre Baradez,analyste de marché chez le courtier IG.
La nouvelle donne politique créée par les résultats du second tour n’aura sans doute pas de répercussion forte sur le marché,ajoute-t-il. « Les pires hypothèses sont écartées par les rapports de force à l’Assemblée,les mesures les plus extrêmes ne devraient pas être adoptées,même celles issues de la gauche ; je ne vois pas pourquoi le marché devrait paniquer maintenant. »
Le soulagement qu’avait suscité entre les deux tours la probabilité croissante d’une absence de majorité pour l’extrême droite comme pour le NFP s’était déjà illustré dans les résultats de l’émission d’obligations lancée jeudi 4 juillet par l’Agence France Trésor,qui gère la dette de l’Etat : les investisseurs ont souscrit pour 10,5 milliards de titres,soit le plafond prévu,et la demande a été plus de 2,5 fois supérieure à l’offre.
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