Un 737 Max,au Bourget,le 18 juin 2023. JULIEN DE ROSA / AFP Les autorités américaines se démènent pour tenter de sortir Boeing de l’ornière. Le département américain de la justice a proposé à l’avionneur un accord,qu’il a finalement accepté,dimanche 7 juillet,pour régler le dossier pénal des accidents survenus sur deux appareils 737 Max,l’un de la Lion Air,en octobre 2018,l’autre d’Ethiopian Airlines,en mars 2019. Deux crashs qui avaient causé la mort de 346 passagers et membres d’équipage. « Nous avons conclu un accord de principe sur les termes d’une résolution avec le ministère de la justice »,a indiqué Boeing,lundi 8 juillet. La proposition faite à l’avionneur est « un accord de plaider coupable pour complot en vue de tromper la FAA »,l’agence fédérale américaine de l’aviation.
L’objectif des procureurs américains est d’éviter à Boeing un procès pénal avec les familles des victimes des deux accidents. Ce nouvel accord vient,en quelque sorte,se substituer à un précédent accord dit de poursuite différée,conclu avec les autorités américaines en 2021. Ce dernier imposait à Boeing de revoir ses procédures de production après les deux crashs de son 737 Max. Mais selon la justice,il n’en a rien été. Au contraire,plusieurs audits menés depuis ont mis en lumière des problèmes de non-conformité et surtout,des errements dans les contrôles de qualité de la production. Plusieurs lanceurs d’alerte ont ainsi récemment porté de graves accusations contre Boeing.
A l’exemple de Sam Salehpour,ingénieur qualité depuis dix-sept ans chez l’avionneur,qui a dénoncé,devant une commission sénatoriale,début 2024,« une culture qui donne la priorité aux cadences de production plutôt qu’à la sécurité et à la qualité et qui incite la direction à négliger les défauts importants des avions de Boeing ». Selon les termes du premier accord,l’avionneur s’était engagé à verser une amende de 2,5 milliards de dollars (environ 2,3 milliards d’euros) en échange d’une immunité contre des poursuites pénales. Une entente toutefois soumise à une période probatoire de trois ans,arrivée à son terme en 2024.
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