Après l’incendie qui s’est déclaré pendant la nuit dans un immeuble résidentiel d’un quartier populaire de Nice,qui a tué sept personnes,le 18 juillet 2024. VALERY HACHE / AFP Deux matelas salis par la poussière gisent sur le sol,au milieu des débris des fenêtres qui ont fondu. Deux remparts dérisoires que les voisins ont tenté de dresser,au milieu de la nuit du 18 juillet,pour amortir la chute de deux personnes,cramponnées à la fenêtre du septième étage de leur immeuble en flammes du quartier des Moulins,à Nice. Après avoir passé quelques minutes suspendu,Mhouadim,un père de famille de 45 ans,a lâché prise. Il est mort sur le coup. Son beau-fils de 23 ans est à l’hôpital,en urgence absolue. A l’intérieur de l’appartement,la mère,Sitty,quatre des enfants et leur tante en visite ont tous péri dans l’incendie.
A 2 h 24,cette nuit-là,les caméras de vidéosurveillance de la ville captent les visages non dissimulés de trois jeunes,simplement vêtus d’un short et d’un tee-shirt,qui sortent d’une voiture et tentent de pénétrer à l’intérieur d’un grand bâtiment blanc de logements sociaux,coincé dans l’entrelacs des échangeurs routiers,en lisière de l’aéroport de Nice. Ils parviennent à casser la porte d’entrée,dont les vitres ont éclaté,et ressortent très peu de temps après. Dans la foulée,trois départs de feu se produisent,aux premier,deuxième et troisième étages.
« Je ne dormais pas,je scrollais sur mon téléphone,explique une voisine quadragénaire,qui n’a pas souhaité dire son prénom. J’ai entendu du bruit,puis ça sentait très fort le brûlé. » Elle descend en trombe dans la rue,voit une immense fumée noire s’échapper et un attroupement se former. Tout le monde a du mal à respirer. A l’une des fenêtres du septième étage,Mhouadim sort,le jeune homme aussi. « Ils ont crié “à l’aide,à l’aide”. On répondait tous “tenez bon,tenez bon,ne lâchez pas,les secours vont arriver,on va vous sauver”. On a vu les policiers débarquer en courant. Et ils sont tombés. Les femmes ont hurlé. Tout le monde était fou,même les policiers étaient trop choqués »,poursuit-elle. « Moi,je l’aimais bien cette famille,les petits jouaient tout le temps dans la cour,et avec leur mère on s’entendait bien »,dit-elle encore,effondrée.
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