JO 2024 : en Seine-Saint-Denis, 180 000 billets gratuits et quelques déceptions

Des spectateurs assistent à l’épreuve d’athlétisme lors des Jeux olympiques de Paris 2024 au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis),le 7 août 2024. ANTONIN THUILLIER / AFP Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 devaient être « populaires » et associer à la fête les habitants de la Seine-Saint-Denis,territoire hôte où se déroulent une partie des épreuves. Pour cela,un total de 180 000 places – 150 000 pour les épreuves et 30 000 pour la cérémonie d’ouverture – gratuites avait été prévu. « Cela représente un habitant sur dix »,évalue Stéphane Troussel,le président (Parti socialiste) du département,qui compte 1,6 million d’habitants.

Dans le détail,chaque institution – l’Etat,la région,le département,plusieurs communautés de communes – avait son volant de places à distribuer aux acteurs en fonction de ses compétences.Pour répartir ses 40 000 places,dont 14 000 pour les Jeux olympiques et 26 000 pour les paralympiques,le départementa contacté entre autres les comités départementaux des fédérations sportives,les collèges,l’aide sociale à l’enfance. « J’ai accompagné des licenciés des clubs d’escrime au Grand Palais »,rapporte fièrement Stéphane Troussel.

Dans les clubs de sport,auxquels le département a distribué 5 000 places,les informations semblent avoir plus ou moins bien circulé. A La Courneuve,l’entraîneur de l’équipe féminine de rugby,Abou Signaté,a reçu les billets dont il avait besoin. « J’ai même eu des coups de fil de collègues pour [m’en] proposer »,assure-t-il. A l’arrivée,douze de ses joueuses des moins de 18 ans étaient disponibles pour aller voir le rugby à VII,lundi 29 juillet,au Stade de France. « C’est important de pouvoir emmener nos jeunes à des événements sportifs de cette ampleur,assure-t-il. Un événement comme celui-là ne se représentera pas. »

Les jeunes particulièrement ciblés

Mais la distribution connaît parfois des ratés : une entraîneuse de handball du département,ayant requis l’anonymat,affirme ainsi ne s’être vu proposer aucune place. « C’est difficile pour une institution d’être derrière chaque club sportif,défend Stéphane Troussel. Nous avons contacté les comités départementaux,à charge pour eux de diffuser l’information auprès des clubs. Mais à chaque fois qu’on nous fait une réclamation,on essaie de trouver des solutions. »

Reflétant la démographie du département,qui compte 42 % de moins de 30 ans,les jeunes ont été particulièrement ciblés par les différents dispositifs : 2 900 places ont été distribuées aux 15-25 ans de la Seine-Saint-Denis par la région Ile-de-France. L’Agence nationale pour la cohésion des territoires a de son côté lancé un appel à projets pour faire découvrir les Jeux à la jeunesse des quartiers populaires.

Il vous reste 52.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.