Sur l’accessibilité, l’héritage des Jeux olympiques en question

Un élément de langage n’a pas manqué de se faire remarquer lors des remises de médailles,juste avant le traditionnel chant des hymnes : « Levez-vous,si vous le pouvez. » Jean-Louis Garcia,président de la fédération Association pour adultes et jeunes handicapés,s’en réjouit : « C’est très symbolique mais ce n’est pas neutre,ça fait chaud au cœur ! » Dès sa candidature pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques,Paris 2024 a affiché son ambition de créer des jeux inclusifs,mais l’héritage que cette volonté laissera réellement derrière elle questionne.

« Il y a un “esprit jeu” positif qui devrait avoir des conséquences heureuses pour notre cause,même si on n’a pas fini de se battre »,continue Jean-Louis Garcia,plutôt optimiste. Il cite,par exemple,les 58 travailleurs en situation de handicap recrutés par Sodexo grâce à son association pour le restaurant du village olympique – l’entreprise en a recruté huit supplémentaires pour ce site. « Je suis persuadé que parmi eux,certains vont passer salariés chez Sodexo. C’est une belle médaille ! »

Côté Ville de Paris,« la maire [Anne Hidalgo,Parti socialiste] a souhaité ces Jeux comme un accélérateur [des] investissements publics en matière de mise en accessibilité de la ville »,affirme Lamia El Aaraje,adjointe à la maire de Paris chargée – entre autres –de l’accessibilité universelle et des personnes en situation de handicap,lors d’une conférence de presse,jeudi 8 août. Grâce à un budget de 125 millions d’euros sur la mandature,les chantiers se sont multipliés en ce sens : réseau de bus,cheminement vers les bâtiments municipaux dans certaines zones – les « quartiers d’accessibilité augmentée »,formation des agents à l’accueil des personnes en situation de handicap,nouveaux équipements sportifs…

« Maintenir cette dynamique »

Derrière ces chantiers,la « révolution culturelle » évoquée par Lamia El Aaraje réside dans la prise en compte des critères d’accessibilité dès la phase de conception,et non en fin de chantier,comme cela était plutôt le cas jusqu’à présent,confesse-t-elle. Pour cela,« on a créé un groupe d’experts d’usage composé de quinze personnes en situation de handicap,et nous sommes allés directement sur le terrain challenger les opérateurs de transport,les événements tests organisés par Paris 2024,la voirie quand on travaillait sur des cheminements »,raconte Alexandra Barrier,secrétaire générale et conseillère handicap de la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques 2024.

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