Sophia Chikirou,le 25 janvier 2017,lors d’une conférence de presse liée à la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP Alors que la rentrée parlementaire se profile,Sophia Chikirou avait rendez-vous avec les juges d’instruction,ainsi que l’a constaté Le Monde,mardi 24 septembre. Au terme de son audition,la députée de Paris,réélue dès le premier tour à la fin de juin,pourrait se voir signifier unemise en examen pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne de La France insoumise de 2017.
La justice lui reproche à titre principal d’avoir facturé,par le biais de sa société Mediascop,des prestations avec des marges très supérieures aux autres professionnels du secteur. Or,toute facturation supérieure au prix du marché est illégale,car les prestations effectuées dans le cadre des campagnes font l’objet d’un remboursement par l’Etat,parfois modulé à la suite du contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Des faits qu’elle conteste vivement.
L’élue « insoumise » avait déjà été convoquée à des fins de mise en examen en août 2022,mais le rendez-vous avait été reporté par la défense pour des raisons d’agenda : Mme Chikirou venait d’être élue pour la première fois députée de Paris. Sauf à demander la levée de son immunité parlementaire,la justice ne pouvait la contraindre à se rendre à ces rendez-vous.
La facturation – dans la fourchette la plus haute du prix du marché – du travail de bénévoles ou de salariés peu payés a longtemps été utilisée par les partis de gauche afin de se financer en l’absence de grands donateurs. Le remboursement par l’Etat de ces prestations venait abonder une caisse noire en vue d’une prochaine échéance électorale.
Cette exception peut-elle s’expliquer par les multiples casquettes de Sophia Chikirou lors de cette campagne ? L’« insoumise » était à la fois dirigeante du prestataire Mediascop,mais aussi directrice de la communication de la campagne – et donc cliente de sa société – et très proche du chef de file des « insoumis »,Jean-Luc Mélenchon. Leur relation sentimentale intermittente – connue des cadres du parti depuis 2011 – était ignorée par le grand public jusqu’au 16 octobre 2018,lorsque les enquêteurs venus perquisitionner à l’aube le domicile de Jean-Luc Mélenchon l’y avaient trouvée.
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