Livre. Enfant,l’image l’avait marqué : celle de la pieuvre du roman Vingt mille lieues sous les mers (1870),de Jules Verne. « Il est urgent de combattre cet animal,de couper ses tentacules pour échapper à son étreinte (…) et nécessaire de faire comprendre aux habitants du monde le danger mortel qu’elle représente pour les démocraties »,écrit l’ex-juge d’instruction belge Michel Claise dans son ouvrage « Combattre la criminalité : une urgence démocratique » (Racine,190 pages,24,95 euros).
Et après vingt-quatre années passées à traquer la criminalité organisée,la fraude,les trafics et la corruption,son bilan est dramatique : c’est bien la survie de la démocratie qui est menacée,estime-t-il,par l’expansion apparemment sans limites du modèle criminel et la perte de contrôle des autorités sur un phénomène dont elles semblent ne mesurer ni l’existence ni le danger.
Son livre,mi-roman noir,mi-panorama des mafias mondiales et de leurs ravages (trafic de drogues et d’êtres humains,cybercriminalité,écocides,financement du terrorisme…),fourmille de chiffres qui donnent le tournis. La drogue : 380 milliards de dollars (près de 365 milliards d’euros) de profits pour la vente au détail. Les réseaux criminels : 821 recensés dans l’Union européenne par Europol. L’argent issu des activités criminelles au niveau mondial : 2,1 trillions (milliards de milliards) de dollars,d’après les Nations unies.
Selon la Banque mondiale et l’ONU,près de 1 000 milliards d’euros de pots-de-vin seraient versés chaque année sur la planète,note celui qui a procédé au début de l’instruction du « Qatargate »,l’affaire de corruption au Parlement européen. On ignore toujours quelles seront ses suites judiciaires et,habilement,l’auteur n’en dit rien,sauf qu’il estime avoir eu affaire au « plus grand scandale récent »…
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