Alors que 130 victimes témoignent de violences vécues à Notre-Dame de Bétharram entre les années 1970 et le début des années 2000 – près de la moitié concernant des violences sexuelles –,le scandale frappant cet établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques s’étend au sommet de l’Etat. Face à la multiplication des accusations,le premier ministre,François Bayrou,ministre de l’éducation de 1993 à 1997,peine ainsi à convaincre de son ignorance des faits reprochés. Céline Béraud,sociologue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales,a écrit,entre autres,Le Catholicisme français à l’épreuve des scandales sexuels (Seuil,2021) et Une religion parmi d’autres (PUF,400 pages,24 euros). Présidente de la commission d’étude sur les violences commises par l’abbé Pierre mise en place par Emmaüs,elle analyse les spécificités de cette nouvelle affaire.
Au-delà de ces éléments de continuité,il y a bien une singularité,car c’est le premier scandale d’ampleur qui frappe une école. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise avait certes souligné,dans son rapport de 2021,que les prêtres enseignants étaient la deuxième catégorie de clercs où se trouvaient le plus de pédocriminels,derrière les curés. Mais elle semblait pointer une époque révolue,les années 1950 et 1960,où la présence de prêtres et de religieux dans les écoles était,contrairement à aujourd’hui,importante.
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