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France: Emmanuel Macron lance son «parcours mémoriel» pour les 80 ans de la Libération

Apr 8, 2024 Voyage

Le président français a rendu hommage ce dimanche aux résistants qui se regroupèrent sur le plateau des Glières, dans les Alpes, de janvier à mars 1944 pour recevoir des parachutages d'armes. Il s'est ensuite rendu à la Maison d’Izieu, dans l’Ain, où 44 enfants juifs ont été raflés. Cette journée marque le coup d'envoi d’un itinéraire de commémorations, retraçant les combats de la Libération en 1944 et la fin de l’Occupation, qui culminera en juin avec les 80 ans du débarquement en Normandie.

En fin de matinée, le chef de l'État français a salué les 105 « martyrs » des Glières, inhumés à la nécropole nationale de Morette, à Thônes en Haute-Savoie, des « héros » qui ont défendu « 9 000 hectares de France libre au creux des cimes ».

Devant trois sections de chasseurs alpins et près de 600 enfants, et accompagné de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du ministre français des Armées Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a invoqué la devise de ces résistants. « "Vivre libre ou mourir" : tel est notre viatique, hier, aujourd'hui et demain, pour que vive la République et vive la France », a-t-il lancé, faisant, un peu plus tard, lors d'un bain de foule, le rapprochement avec l'invasion russe en Ukraine : « Il faut que les assaillants arrêtent [...] qu'ils soient sûrs de notre détermination, pour qu'on puisse "Vivre libre ou mourir" ».

Emmanuel Macron a rendu hommage à la diversité des 465 maquisards qui se regroupèrent en 1944 sur ce plateau à 1 400 mètres d'altitude pour recevoir des parachutages d'armes des Alliés, dans la perspective du Débarquement de Provence d’août 1944. « Des professeurs, paysans, notables, juifs comme catholiques, communistes, socialistes ou gaullistes, anarchistes, officiers français et étrangers unis dans le même combat face au nazisme », a-t-il détaillé, saluant la mémoire de Jean Isaac Tresca, dernier résistant des Glières, décédé en 2022 à 104 ans.

 

« Tragédie française »

À la fin du mois de mars 1944, l'armée allemande et la milice investissent le plateau. Les deux tiers des maquisards sont faits prisonniers et 124 tués lors des combats ou fusillés, neuf disparaissent, seize mourront en déportation. « C'est bien là notre tragédie française : qu'il n'y ait pas eu d'un côté les Français et de l'autre les nazis [...] Des Français emprisonnèrent des Français, des Français assassinèrent des Français », a rappelé le chef de l'État.

Emmanuel Macron avait déjà fait le déplacement aux Glières en compagnie de l'ex-président Nicolas Sarkozy, le 31 mars 2019, pour le 75e anniversaire des combats.

Hommage aux enfants juifs raflés

Ce dimanche après-midi, le président français a déposé une rose blanche devant l'entrée de la Maison d'Izieu dans le département de l’Ain, avant de s'entretenir avec quatre anciens de ce refuge. « Il faut beaucoup de résilience pour venir vous parler », a relevé Roger Wolman qui, en 1943, âgé de cinq ans, a passé quelques semaines dans la maison alors que ses parents avaient été déportés.

Entre mai 1943 et avril 1944, la colonie, fondée par Sabine Zlatin, résistante juive d'origine polonaise, et son époux Miron Zlatin, qui avait fui la révolution russe, a accueilli une centaine d'enfants. Le 6 avril 1944, 44 enfants juifs de quatre à douze ans sont raflés par la Gestapo de Lyon sur ordre de Klaus Barbie, avec leurs sept éducateurs, juifs également. Tous ont été déportés dans les camps d'Auschwitz-Birkenau en Pologne et de Reval en Estonie. Seule une éducatrice a survécu.

Interpellé lors d'un nouveau bain de foule sur la montée des extrêmes, Emmanuel Macron a relevé que « rien ne justifi[ait] de revenir à ces idéologies mortifères [..] Il ne faut rien céder sur nos valeurs et éduquer. »

La « Renaissance » de la France

Ce long cycle mémoriel, qui marque le début de la « Renaissance » de la France, selon la formule consacrée par l'Élysée, avec la victoire sur l'occupant nazi et le régime de Vichy en 1944, va se poursuivre jusqu'à la fin de l'année.

Il culminera à l’occasion des 80 ans du débarquement de Normandie, commémorés en grande pompe pendant trois jours. Le président américain, Joe Biden, est d’ailleurs attendu en France, le 6 juin.

Le 16 avril, Emmanuel Macron honorera les maquisards du Vercors avant de commémorer les Libérations de Marseille en mai, Paris en août et Strasbourg en novembre.

Des cérémonies se tiendront également pour les commémorations du Débarquement de Provence en août. Et un hommage sera rendu à l'ancien ministre et résistant Georges Mandel, assassiné en 1944.

Depuis 2017, Emmanuel Macron enchaîne les hommages nationaux et les références historiques, plus que ses prédécesseurs, exception faite, peut-être, du général de Gaulle. Une manière pour lui d'invoquer une Nation rassemblée par temps de fractures, et d'esquisser, en filigrane, son propre projet politique.

Entrelacement des agendas mémoriels et électoraux

Emmanuel Macron doit prendre la parole le 6 juin, soit trois jours avant les élections européennes en France. Il devrait, selon son entourage, axer son discours sur le retour de la guerre en Europe et la montée des populismes sur le Vieux Continent.

Après « l'itinérance mémorielle » autour de la Première Guerre mondiale en 2018, les commémorations de la Libération doivent constituer un temps fort du second quinquennat d’Emmanuel Macron, avec les Jeux Olympiques de Paris.

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