Dans une rue de Blendecques (Pas-de-Calais),le 28 mai 2024. DENIS CHARLET / AFP L’été n’a pas encore commencé mais Allan Turpin,maire (sans étiquette) d’Andres (Pas-de-Calais),prépare déjà l’automne et l’hiver : inondé à plusieurs reprises depuis novembre 2023,son village de 1 500 habitants veut éviter de nouveaux sinistres. « Je lance un diagnostic complet du réseau d’évacuation des eaux pluviales,souterrain ou à ciel ouvert,explique-t-il. Et j’ai répondu à un appel à candidatures pour créer des zones d’expansion de crues : les propriétaires sont prêts à vendre,je vais essayer de raccourcir les délais pour boucler au moins une partie du projet avant novembre. »
Le compte à rebours est donc lancé,alors qu’un printemps frais et humide a retardé le séchage et donc les travaux de remise en état dans certaines habitations touchées par les inondations de la fin 2023 et du début de 2024. Dans les Hauts-de-France,ces inondations à répétition ont conduit à constater l’état de catastrophe naturelle dans plus de 350 communes regroupant 700 000 habitants.
La facture n’est pas définitive mais elle atteint déjà 640 millions d’euros,selon le décompte publié le 12 juin par la Caisse centrale de réassurance,le gestionnaire du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (CatNat). De son côté,la fédération France Assureurs a recensé 39 000 sinistres entre début novembre et fin janvier dans la région. Huit sur dix sont « clos ou quasi clos »,précise-t-elle,dont 85 % ont déjà fait l’objet d’une expertise. La plupart des dossiers encore ouverts sont en attente de la facture définitive des travaux de remise en état.
Le rôle du dérèglement climatique est dans tous les esprits. « On assiste depuis dix ans à une accélération de ces phénomènes »,dit Christophe Gadouleau,directeur national dommage du groupe d’expertise Saretec,à propos des huit tempêtes et des quatorze épisodes d’inondations recensés en 2023. « La part des sinistres climatiques dans notre activité a été multipliée par six en dix ans,pour passer de 5 % à 30 %. »
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