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A La Réunion, le maire du Tampon met en scène l’annonce de son départ après sa condamnation pour prise illégale d’intérêts

Jun 24, 2024 Voyage IDOPRESS

André Thien Ah Koon,maire du Tampon,en octobre 2021,à La Réunion. VALERIE KOCH/SIPA La mise en scène est soignée. Drapeaux français et européen pour la solennité. Fauteuil créole en bois de tamarin et cannage fait main assorti d’un bouquet d’anthurium écarlate pour la touche identité locale. Avec émotion,parfois au bord des larmes,André Thien Ah Koon,84 ans,annonce,jeudi 13 juin,devant la presse réunionnaise qu’il va « provisoirement quitter ses fonctions de maire ». « La tête haute,appuie le maire du Tampon (divers droite),commune rurale de 85 000 habitants située dans les hauts de l’île. Pas du fait de ma volonté,ni de celle de la population. »

Figure politique locale,« Tak »,comme tout le monde l’appelle,a été condamné le 23 mai à huit mois de prison avec sursis,10 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans une affaire de prise illégale d’intérêts. Malgré son pourvoi en cassation,il est désormais destitué de son mandat et va se voir contraindre,à l’issue de la procédure administrative en cours,à quitter la tête de la municipalité.Sa condamnation risque d’avoir l’effet d’une mort politique. « La population du Tampon perd un proche,un ami,un soutien »,annonce-t-il.

Cette décision de la cour d’appel de Saint-Denis intervient après deux autres condamnations,dont une précédente peine de trois ans d’inéligibilité en 2005. Elle sanctionne l’embauche au poste de présidente du directoire d’une société publique locale (SPL) de la fille de son fidèle ancien premier adjoint,également sœur de la deuxième adjointe de sa commune. André Thien Ah Koon est le président du conseil de surveillance de cette SPL,la Sudec,chargée de la gestion des déchets. Les juges ont retenu que la procédure de recrutement avait été faussée et que la présidente choisie n’avait aucune compétence dans le domaine des déchets.

Quarante et un ans de vie politique

« Un déni de justice »,considère le maire déchu. « Fier » de son bilan,André Thien Ah Koon invoque « le désarroi,l’incompréhension,la colère des administrés » et met en avant sa « légitimité ». Il égrène la liste de ses trente mandats,dont cinq comme député,acquis au fil de quarante et un ans de vie politique. Les débuts de sa vie militante remontent à 1969,quand il avait été appelé par Michel Debré au sein du mouvement des jeunes gaullistes afin de lutter contre le « risque autonomiste ».

S’il dit « accepter les décisions des institutions »,ce baron de la droite locale se considère comme le « martyr d’une loi mauvaise »,ajoutant qu’« il est nécessaire que l’on clarifie par les textes ce qu’est une prise illégale d’intérêts ».« Les maires,ajoute avec gravité ce fils d’immigrés chinois venus de la région de Canton à la fin des années 1930,sont maltraités quotidiennement,écrasés par des responsabilités croissantes,exposés à tous les risques pour les punir. » « Ceux qui s’occupent du peuple,ce sont les maires ; ce ne sont pas les ministres »,poursuit-il dans son réquisitoire.

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