A Paris,le 23 avril 2024. JOËL SAGET / AFP Du « centrisme révolutionnaire » et farouchement laïque de Jean-François Kahn à la ferveur catholique et à l’antiwokisme de Pierre-Edouard Stérin… En presque trente ans,l’histoire de Marianne,hebdomadaire fondé en 1997,a dérivé vers la droite,résonnant avec les crises et soubresauts du pays. Né en même temps que la gauche plurielle de Lionel Jospin,pour en être en quelque sorte le poil à gratter,le titre s’apprête à entamer une nouvelle période de son existence au moment même où le Rassemblement national (RN) semble aux portes du pouvoir.
Deux jours plus tôt,la prise de parole de Natacha Polony avait braqué une partie de sa rédaction. « Elle nous a dit que ceux qui n’étaient pas contents de Stérin pouvaient prendre leur clause de cession et que les garanties d’indépendance n’étaient qu’accessoires,car elle ferait le job »,raconte une journaliste souhaitant conserver l’anonymat. Le communiqué de la société des rédacteurs de Marianne,le 23 avril,qui apportait « sa confiance et son soutien » à la directrice de la rédaction a désormais un goût amer pour une partie de l’équipe,qui a le sentiment d’avoir été trahie. « Natacha a fait son Baden-Baden,mais elle reste pour défendre nos demandes »,avancent à l’inverse ses soutiens.
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