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Les podcasts, nouveaux professeurs de médecine

Jun 26, 2024 Voyage IDOPRESS

Le professeur Jules Déjerine et son épouse,Augusta Klumpke,en 1910,examinant des coupes de cerveau au laboratoire de la Salpêtrière,à Paris. WELLCOME COLLECTION / WIKIPéDIA CC La médecine ne s’apprend pas (plus) uniquement au lit du malade,dans les amphis et dans les livres. L’écoute de podcasts aussi peut participer aux apprentissages des futurs médecins,avec de réels bénéfices,comme le montre une étude réalisée par une équipe française de Sorbonne Université,en collaboration avec l’université de Nottingham (Royaume-Uni). Les résultats de ce travail,portant sur près de cinq cents étudiants en médecine,ont été publiés le 21 juin dans la revue Medical Education Online. De quoi plaider en faveur de l’utilisation de ce média dans l’enseignement de la médecine. En particulier pour les humanités médicales,définies comme le champ qui interroge les savoirs et les pratiques,en croisant les expériences de patients et de diverses disciplines (histoire,philosophie,arts…).

Depuis quelques années,des podcasts variés,destinés aux étudiants en médecine ou plus largement en santé se sont développés,mais la plupart n’ont pas été évalués comme outil de formation universitaire. Passionné d’enseignement et d’innovations pédagogiques,le neurologue Emmanuel Flamand-Roze (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière,AP-HP),également professeur à Sorbonne Université,a créé une série originale de podcasts documentaires avec la réalisatrice et autrice Olympe de Gê.

Intitulé « Le Serment d’Augusta »,en référence à Augusta Klumpke,première femme reçue au concours de l’internat des hôpitaux de Paris,en 1886,ce programme d’enseignement (coproduit par Binge Audio) revisite les relations soignants soignés avec de nombreux témoignages. Il est accessible au public sur les plates-formes d’écoute.

Six épisodes thématiques

L’évaluation a été réalisée par le professeur Flamand-Roze et ses collègues sur la première saison,soit un prologue et six épisodes thématiques d’une cinquantaine de minutes,abordant diverses problématiques comme la grossophobie,les violences gynécologiques,ou encore la santé mentale des professionnels de santé. Au total,478 étudiantes et étudiants en médecine de Sorbonne Université,entre leur deuxième et cinquième année,ont participé à cette recherche,en écoutant les podcasts dans le cadre d’un enseignement optionnel,puis en remplissant un questionnaire en ligne,leur permettant de donner un avis général et de commenter chaque épisode. Leurs contributions ont été analysées avec une technique dite « de fouille de textes » (Text-mining). Les résultats sont nettement positifs : ces futurs médecins se disent satisfaits de ce mode d’apprentissage et de l’autonomie qu’il confère. Ils apprécient le format et les contenus des épisodes,qui leur permettent d’acquérir des connaissances et de changer de façon significative leur point de vue sur des sujets fondamentaux dans les soins.

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