Déjà riche en rebondissements,le dossier Atos vient de livrer son plus beau coup de théâtre. Alors que l’offre de restructuration financière présentée par l’entrepreneur David Layani et un groupe de créanciers obligataires avait été retenue le 10 juin,après des semaines de tractations,la solution a volé en éclats.
Ces obligataires,pour la plupart des fonds d’investissement spécialisés dans la dette,soutenus par plusieurs banques,se disent prêts à devenir actionnaires et à assurer la reprise du groupe,sans l’aide de M. Kretinsky. « Comme nous l’avons montré en 2023 lors de la restructuration de la dette d’Orpea,nous savons mobiliser les capitaux nécessaires et nous engager aux côtés des entreprises »,explique Charles-Edouard Joseph,associé du fonds Boussard & Gavaudan,l’un des principaux membres du groupe de créanciers. Pour Atos,ils sont prêts à apporter 1,5 milliard d’euros de financement,à des taux d’intérêt très élevés. Ils ajouteront 75 millions d’euros en fonds propres. Ils ont commencé à auditionner des candidats pour la présidence et la direction générale.
Ces derniers jours,les relations s’étaient tendues entre M. Layani et ses deux alliés. L’entrepreneur avait besoin de Butler Industries et d’Econocom pour apporter 175 millions d’euros de capital à Atos. Mais,au moment de mobiliser l’argent,l’association s’est écroulée. Lâché par ses partenaires,David Layani,dont les ressources financières sont limitées,ne pouvait plus financer seul l’apport en capital. Son entourage invoque un trou plus important que prévu dans les finances d’Atos. Argument démenti par le groupe,qui assure que son « activité est en ligne avec le plan d’affaires qui a été présenté le 29 avril dernier ».
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