« Cette expérience m’a permis de sortir de l’isolement et de retrouver une dynamique dans ma recherche d’emploi »,apprécie Benoît Jarry,55 ans. Formateur pour adultes durant vingt ans,il s’est retrouvé « le bec dans l’eau » l’été 2023. Se sont ensuivis de longs mois de recherches infructueuses,durant lesquels on lui a bien fait comprendre qu’il était « trop vieux ». Aussi,lorsque France Travail lui a proposé de rejoindre une entreprise éphémère,à Fréjus,dans le Var,il a décidé de tenter l’expérience. « C’était l’occasion d’échanger avec d’autres personnes dans mon cas. »
Depuis la création des entreprises éphémères en 2015,cinquante éditions (qui peuvent s’adresser à différents âges et différents profils) ont été organisées dans toute la France. Les participants,sélectionnés par France Travail,conservent leur statut de demandeur d’emploi. D’avril à juin,trois éditions spéciales destinées aux plus de 55 ans se sont déroulées en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) : à Marseille,à Fréjus/Saint-Raphaël et à Nice.
« Il s’agit d’une aventure collective pour créer une impulsion »,résume Didier Krief,le cocréateur du concept. Le principe de cette vraie fausse entreprise est de rassembler durant six semaines une cinquantaine de seniors qui créent ensemble une entreprise fictive,en lui donnant un nom et en créant un logo. Celle-ci est organisée autour de quatre services : ressources humaines (définition du projet professionnel,entraînement aux entretiens…),communication (webradio,plateau télé,communication externe…),relations entreprises (détection des besoins de recrutement) et web (data),où se côtoient différents profils de demandeurs d’emploi : de l’opérateur en logistique au directeur administratif et financier par exemple.
L’objectif est que chaque participant − appelé « associé » − retrouve à terme une solution professionnelle durable : CDI,CDD de plus de six mois… « Le concept est de miser sur la force du groupe,explique Didier Krief,puisque les 50 chercheurs d’emploi unissent leurs efforts pour décrocher un poste non seulement pour eux,mais aussi pour leurs collègues. Ce sens du collectif est encore plus fort chez les seniors. »
Il vous reste 49.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
© Affaires Officielles