Lors d’une campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole,à Gedaref (Soudan),le 22 janvier 2024. AFP Le retard de vaccination des enfants provoqué par la pandémie de Covid-19 n’a pas encore été rattrapé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) se sont pourtant fixé deux impératifs qu’ils rappellent dans leur rapport annuel,publié lundi 15 juillet.
Premier objectif : revenir aux mêmes niveaux de vaccination qu’avant la pandémie. En 2024,pas d’amélioration ni de recul significatif. Le nombre de jeunes ayant reçu le vaccin qui protège conjointement de la diphtérie,du tétanos et de la poliomyélite (le DTP) est presque identique en 2023 à ce qu’il était en 2022.Mais il est toujours inférieur au niveau pré-Covid : 84 % des enfants dans le monde ont reçu leurs trois doses de vaccin DTP en 2023,contre 86 % en 2019. Ce traitement est le point de repère de l’OMS et de l’Unicef pour mesurer les progrès ou les reculs de la vaccination dans le monde d’année en année.
Même constat concernant la lutte contre la rougeole. Les deux institutions onusiennes ont remarqué une stagnation du nombre de personnes vaccinées contre cette maladie en 2023 par rapport à 2022. Les jeunes n’ayant reçu qu’une seule dose restent toujours moins nombreux qu’avant la pandémie. Le schéma vaccinal de la rougeole comprend deux injections.
Où vivent ces enfants qui ne sont protégés contre aucune maladie ? La réponse met en évidence des inégalités à l’échelle du globe. Plus de la moitié des filles et des garçons qui n’ont reçu ni le vaccin DTP (59 %) ni celui contre la rougeole (55 %) sont originaires de seulement dix pays. Parmi eux,trois Etats africains se distinguent. Le Nigeria,l’Ethiopie et la République démocratique du Congo sont ceux qui comptent le plus grand nombre d’enfants non vaccinés. Il faut ajouter le géant indien,en Asie. Trois nouveaux pays viennent compléter cette liste en 2023 : le Soudan,le Yémen et l’Afghanistan,qui ont en commun d’être en guerre ou en proie à de graves troubles.
L’OMS et l’Unicef n’ont d’ailleurs pas pu intégrer certains territoires dans leur étude,comme Gaza,à cause du manque de données depuis le 7 octobre 2023 et le début de la guerre entre le Hamas et Israël. « Nous avons néanmoins remarqué une baisse de la vaccination des enfants en Palestine »,s’inquiète Katherine O’Brien,directrice du département immunisation,vaccins et produits biologiques à l’OMS. Elle ajoute qu’en revanche,« la couverture vaccinale progresse en Ukraine ».
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