Devant l’ambassade de France à Moscou,une manifestante proteste contre l’arrestation de Pavel Durov,fondateur et PDG de l’application de messagerie Telegram. Ici,le 25 août 2024. YULIA MOROZOVA / REUTERS Son arrestation à l’aéroport du Bourget,samedi 24 août au soir,avait provoqué la stupeur. Au terme d’une garde à vue de plus de quatre-vingts heures – la durée applicable aux infractions liées à la criminalité organisée est étendue à quatre-vingt-seize heures –,le patron de la messagerie Telegram,Pavel Durov,a été mis en examen,mercredi 28 août,de l’ensemble des douze infractions visées au réquisitoire introductif,parmi lesquelles « complicité d’administration d’une plate-forme en ligne pour permettre une transaction illicite,en bande organisée »,« refus de communiquer,sur demande des autorités habilitées,les informations (…) nécessaires pour la réalisation (…) des interceptions autorisées par la loi »,« complicité de diffusion en bande organisée d’image de mineur présentant un caractère pédopornographique,de trafic de stupéfiants,d’escroquerie en bande organisée,d’association de malfaiteurs en vue de la commission de crimes ou délits » et « blanchiment de crimes ou délits en bande organisée ».
Pavel Durov a,par ailleurs,« été placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros,l’obligation de pointer au commissariat deux fois par semaine,et l’interdiction de quitter le territoire français »,précise le parquet de Paris dans un communiqué publié mercredi soir. Ce même soir,devant quelques médias présents au tribunal,l’un des avocats de M. Durov,maître David-Olivier Kaminski,a affirmé qu’il était « totalement absurde de penser que le responsable d’un réseau social puisse être impliqué dans des faits criminels qui ne le regardent pas,ni directement ni indirectement ». « Telegram se conforme en tous points aux règles européennes concernant le numérique,il est modérateur dans les normes identiques aux autres réseaux sociaux »,a-t-il ajouté,dans la droite ligne du communiqué publié par Telegram lors de l’arrestation de son PDG.
Le 8 juillet,une information judiciaire avait été ouverte « contre personne non dénommée »,quelques mois après l’ouverture d’une enquête préliminaire d’initiative,diligentée par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Il est également reproché à la messagerie – et donc à son PDG – son absence de coopération avec les autorités judiciaires,notamment dans les affaires de criminalité organisée ou encore de pédopornographie. Le Centre de lutte contre les criminalités numériques et l’Office national antifraude ont été saisis par les juges pour poursuivre ces investigations.
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