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A 50 ans, la carte à puce s’invente une nouvelle vie

Sep 9, 2024 Voyage IDOPRESS

La chaîne de fabrication des modules de carte à puce,à Gémenos (Bouches-du-Rhône),le 16 septembre 2021. PATRICK GHERDOUSSI/DIVERGENCE POUR « LE MONDE » A première vue,son métier semble moins rock’n’roll que celui de son homonyme,cofondateur des Talking Heads,groupe post-punk culte de la fin des années 1970. Et pourtant,dans sa blouse blanche,David Byrne,directeur de l’innovation et de la production de l’activité identité et sécurité numériques (digital identity and security,DIS) de Thales,secoue,à sa façon,son univers : la carte à puce,dont on vient de fêter,en mars,le 50e anniversaire.

Arrivé en 2013 dans l’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône) où a été industrialisée,par Gemplus,à la fin des années 1980,la technologie inventée en 1974 par Roland Moreno,M. Byrne imagine toute la journée les nouvelles formes que pourrait prendre la carte bancaire. Car celle que l’on dit ringardisée par les applications de paiement mobile reste encore très utilisée : le réseau de cartes bancaires français CB en comptait 77 millions en circulation en 2023 dans l’Hexagone ; dans le monde,plus de 3,3 milliards ont été livrés cette même année,selon le cabinet Eurosmart.

Thales,entré sur ce marché en 2019 avec l’acquisition de Gemalto,lui-même né de la fusion en 2006 de Gemplus et d’Axalto,produit environ une carte bancaire sur trois émises dans le monde. Le numéro un est son concurrent français Idemia,avec environ la moitié du marché. L’allemand G & D complète le podium. Thales DIS a généré,en 2023,un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros,en hausse de 4,1 %,soit 18 % du total du groupe.

Cartes biométriques

« Malgré la numérisation des services,nos clients,les grandes banques,ne nous ont jamais autant demandé de nouveautés »,insiste le monsieur innovation de Thales DIS,rencontré le 4 septembre,lors d’une visite pour la presse à laquelle Le Monde était invité. Il y a ainsi les cartes biométriques,qui permettent de sécuriser un paiement sans contact avec l’empreinte digitale du pouce (la solution est déjà proposée par BNP Paribas). Ou bien celles adaptées pour les non-voyants,qui vocalisent sur le smartphone du consommateur le montant de la transaction tapée sur le terminal de paiement par le vendeur. Il y a aussi quelques gadgets,comme ces cartes à LED qui s’illuminent ou celles en métal,plus lourdes,comme pour montrer le poids du compte en banque.

Les équipes de M. Byrne travaillent aussi à réduire la consommation de plastique,en incorporant plus de matières recyclées. « Un quart des cartes bancaires sont écoresponsables,soit en plastique recyclé ou en bois »,souligne Christelle Toureille,vice-présidente des opérations de Thales DIS. Moins commandées par les banques,ces cartes « vertes » restent plus chères à fabriquer. De même,les établissements de paiement n’ont pas mis en place de filière de récupération et revalorisation des cartes périmées.

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