Pierre Gramegna,directeur général du Mécanisme européen de stabilité,s’entretient avec Christine Lagarde,présidente de la BCE,à Luxembourg,le 20 juin 2024. BLOOMBERG / BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES C’est une récente rencontre entre d’importants financiers américains et un de leurs contacts à Paris. « Mais alors,que se passe-t-il en Europe ? Pourquoi vous ne faites rien pour votre croissance ? » Eux ont décidé de ne plus mettre un centime sur le Vieux Continent. Ils constatent,incrédules,l’apparente impuissance des pouvoirs publics face à la stagnation économique de la zone euro.
Pour comprendre ces attaques contre l’institution de Francfort,il faut revenir à la sortie de la pandémie,fin 2021. Le grand retour de l’inflation a pris par surprise toutes les banques centrales,sans exception. Aux Etats-Unis comme en Europe,les causes semblaient les mêmes : dérèglement des chaînes logistiques (pénurie de microprocesseurs,de matières premières,transport maritime débordé…) et flambée du prix du gaz quand Vladimir Poutine a coupé l’approvisionnement vers l’Europe. Les chiffres étaient effectivement similaires : dans la zone euro,le pic d’inflation a été de 10,6 % en octobre 2022 ; aux Etats-Unis,il a été de 9,1 % en juillet 2022. Depuis,les deux courbes baissent,et l’inflation est revenue respectivement à 2,2 % et à 2,9 %.
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