Benoît Cœuré,président de l’Autorité de la concurrence,à Paris,le 25 février 2022. SOPHIE PALMIER/REA Benoît Cœuré est président de l’Autorité de la concurrence,qui a rendu,en juin,un avis sur le secteur de l’intelligence artificielle (IA). Le régulateur alerte,comme ses homologues à Washington ou à Bruxelles,sur le risque de voir des géants comme Google,Microsoft,Meta ou Amazon utiliser leur force dans le numérique pour écraser ce marché et ses start-up.
L’Autorité de la concurrence est aussi,souligne M. Cœuré,« tout à fait » prête à intervenir si besoin dans les négociations entre fabricants d’IA et producteurs de contenus,alors que de premiers accords ont été noués entre OpenAI et News Corp (The Wall Street Journal…),Prisa (El Pais...) ou,en France,Le Monde.
Or,aujourd’hui,une poignée d’entreprises,la plupart américaines,ont déjà une position très forte dans tous ces domaines. C’est une situation nouvelle. L’IA est la première technologie à être d’emblée dominée par des grands acteurs. D’habitude,une innovation disruptive porte la promesse de remplacer des technologies et de mettre fin aux rentes d’acteurs existants. Ainsi,Google,Amazon,Facebook,Apple,Microsoft ou Netflix étaient,au départ,des petits acteurs,qui ont eu une idée brillante. Dans l’IA,il y a bien sûr la force des idées,chez des acteurs plus petits comme OpenAI ou Mistral AI. Mais les régulateurs craignent que,très vite,celles-ci soient utilisées pour renforcer le pouvoir des grands acteurs.
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