La Maison de la radio et de la musique à Paris,qui abrite la radio publique française Radio France,le 11 septembre 2023. MIGUEL MEDINA / AFP Chaque jour de la campagne électorale qui passe apporte son lot de nouvelles hypothèses sur les projets du Rassemblement national (RN),en cas de victoire aux législatives,pour l’audiovisuel public. Dès le 10 juin,le porte-parole du RN et député du Nord Sébastien Chenu confirmait que l’objectif de son parti restait identique à celui qu’il défendait lors de l’élection présidentielle de 2022,à savoir la privatisation.
La perspective provoque des sueurs froides à France Télévisions et à Radio France,les deux sociétés visées en priorité,mais aussi chez les producteurs et le milieu de la création audiovisuelle en général. « Aucun pays européen ne s’est risqué à privatiser l’audiovisuel public »,rappelle une tribune signée par quarante et une organisations professionnelles fustigeant un « projet dangereux pour les Français » et pour « ce pilier de notre démocratie et de notre culture ».
Elle suscite aussi quelques doutes du côté des chaînes privées,dont le cours en Bourse n’a pas tardé à décliner. Après avoir atteint un niveau plancher le 14 juin (7,45 euros par action pour TF1,soit une baisse de 16 % par rapport au 7 juin,et 12,04 euros pour M6,soit − 12 % en cinq jours),les valeurs ont remonté,sans avoir encore retrouvé leur niveau d’avant les élections européennes.
Mais tout le secteur s’accorde sur un principe : on n’accueille pas davantage de convives à partager un gâteau qui rétrécit quand on ne souhaite pas maigrir. Au sein d’une des chaînes privées,les responsables ont fait les comptes. D’un côté,un budget de France Télévisions qui,selon eux,avoisinerait les 3 milliards d’euros dans quelques années (aujourd’hui,il est de 2,4 milliards). De l’autre,des recettes publicitaires qui devraient passer de 3,5 milliards en 2022 à 3,1 milliards en 2030,d’après une étude menée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et publiée l’an dernier. Dans ces conditions,« la privatisation serait une catastrophe. A moins de diviser le nombre de chaînes par deux ».
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