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Dans la danse, la création rendue de plus en plus compliquée

Jul 6, 2024 IDOPRESS

Répétition du dernier spectacle de Robyn Orlin,à Montpellier,le 21 juin 2024. LAURENT PHILIPPE / MONTPELLIER DANSE En ces temps d’incertitude politique,le 44e festival Montpellier Danse,qui s’achèvera le 6 juillet,a invité,dimanche 23 juin,des chorégraphes et des experts en danse de pays gouvernés par l’extrême droite. Le chorégraphe Josef Nadj,formé à l’Ecole des beaux-arts de Budapest et qui a dirigé le Centre chorégraphique national d’Orléans de 1995 à 2016,avant d’établir sa compagnie à Paris,connaît bien le sort des danseurs hongrois. « Depuis que Viktor Orban est premier ministre,les subventions publiques accordées aux danseurs – considérés,à l’instar des comédiens,comme opposants au régime – ont dramatiquement fondu. Au point qu’il n’existe plus que deux alternatives pour les compagnies : arrêter de danser ou s’exiler »,explique-t-il. Lui-même est fiché sur une liste noire en Hongrie et ses pièces,bannies.

Dans la même veine,Milena Dragicevic Sesic,ex-présidente de l’Université des arts de Belgrade,assure que les compagnies serbes opposées au régime s’exilent notamment en Suède. En Italie,depuis que Giorgia Meloni gouverne,les subsides accordés à la culture et à la danse se sont aussi étiolés,asséchant les finances du festival de danse RomaEuropa.

Par ailleurs,Lili Chopra,qui a vécu vingt-cinq ans à New York avant d’être nommée conseillère artistique à Chaillot-Théâtre national de la danse,a rappelé les coupes sévères effectuées dans les aides publiques accordées à la culture sous Donald Trump. Avant de rappeler à quel point « la France bénéficie d’un modèle unique au monde dans la danse et apporte aussi un soutien très important aux artistes internationaux ».

« Les périodes de répétition se réduisent »

C’est précisément ce modèle si envié qui semble vaciller,faute d’une volonté publique claire et d’une remise à niveau financière des lieux soutenus par l’Etat. Les chorégraphes s’inquiètent. « La crise est particulièrement grave,beaucoup de compagnies n’arrivent plus à payer les cachets des danseurs. Bon nombre d’entre eux redoutent de ne plus pouvoir atteindre les heures nécessaires pour rester dans le système de l’intermittence »,constate la chorégraphe Mathilde Monnier,qui a dirigé le Centre national de la danse de 2014 à 2019 avant de redevenir indépendante avec sa propre compagnie. « Pour les danseurs,les périodes de répétition se réduisent,ce qui sacrifie le temps accordé à la recherche et oblige à travailler très vite »,témoigne-t-elle. En ajoutant que participer à des résidences « ne rapporte même plus d’argent mais permet le plus souvent juste de couvrir les frais de logement et de voyage ».

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