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En Roumanie, le témoignage d’une ancienne étudiante relance le mouvement #metoo

Aug 9, 2024 Nouvelles du monde IDOPRESS

Une cinquantaine de femmes participent au rassemblement « Le violeur,c’est toi ! » contre les abus sexuels,les agressions et les violences faites aux femmes,devant le ministère roumain de l’intérieur à Bucarest,en Roumanie,le 1ᵉʳ mars 2020. DANIEL MIHAILESCU / AFP Elle porte sa blessure dans sa mémoire et dans sa chair. C’était en 2014. Alexandra Costa,alors âgée de 19 ans,venait de réaliser son rêve : intégrer l’Ecole nationale d’études politiques et administratives (SNSPA),le fleuron des sciences politiques en Roumanie. Mais ce rêve s’est rapidement transformé en cauchemar après sa rencontre avec le professeur de sociologie Alfred Bulai,âgé de 51 ans à l’époque. Leur relation,affirme-t-elle,a dépassé les limites de la simple interaction entre professeur et étudiant lorsque M. Bulai l’a invitée dans son bureau et lui a demandé de se déshabiller.

Le témoignage d’Alexandra est glaçant. La jeune étudiante a sombré dans la dépression,subissant des crises de panique à répétition tout en essayant de terminer ses études. « Je ne pouvais pas quitter la cité universitaire pendant des semaines,se souvient-elle. Je n’avais pas la force de me lever de mon lit,et tous mes projets ont été anéantis. J’avais honte de porter plainte,je ne me reconnaissais plus,je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. » En troisième année,elle craque,abandonne ses études et quitte la Roumanie.

Son histoire a été rendue publique le 28 juillet par Snoop.ro,une plate-forme indépendante d’investigations journalistiques. Le témoignage d’Alexandra Costa a immédiatement fait boule de neige,ravivant le mouvement #metoo en Roumanie. La direction de la SNSPA s’est engagée à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les étudiants du harcèlement sexuel,mais le malaise persiste alors que les plaintes se multiplient contre plusieurs professeurs.

Le 29 juillet,le parquet de Bucarest a ouvert une enquête contre Alfred Bulai,recueillant les témoignages d’une vingtaine de victimes. « Le harcèlement sexuel est un fléau aux conséquences désastreuses pour les victimes,a déclaré la ministre de l’éducation,Ligia Deca. Je salue le courage de ceux qui ont témoigné et encourage toutes les victimes à signaler les abus. »

Aura d’impunité grâce à ses réseaux

Selon les témoignages,l’influence d’Alfred Bulai dans la vie publique a longtemps étouffé les plaintes contre ses comportements abusifs. Présent sur de nombreux plateaux de télévision pour commenter la politique,M. Bulai était perçu comme une figure d’autorité renforcée par son parcours. Vice-doyen de la SNSPA pendant dix ans,ancien secrétaire d’Etat et président de l’Agence pour les stratégies gouvernementales de 2006 à 2009,il jouissait d’une aura d’impunité grâce à ses réseaux dans les milieux politiques.

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