Le groupe Fnac Darty parviendra-t-il à convaincre les actionnaires d’Unieuro,le numéro un de la distribution d’appareils électroniques et électroménagers en Italie avec 17 % de parts de marché,de l’intérêt d’un rapprochement entre les deux sociétés ?
Le distributeur français de biens culturels,de loisirs,de produits techniques et d’électroménager présent dans treize pays a lancé,lundi 2 septembre,une OPA sur le Darty italien,avec le soutien financier de son premier actionnaire,le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky,agissant au travers de l’un de ses véhicules d’investissement,Ruby Equity Investment.
L’offre de Fnac Darty,qui s’achèvera le 25 octobre,valorise Unieuro à 249 millions d’euros,somme qui devrait être payée à 75 % en cash et le reste en titres Fnac Darty. Cela représente « une prime de 42 % sur la moyenne du cours de Bourse d’Unieuro pondéré par les volumes à la clôture du 15 juillet 2024 »,d’après un communiqué de Fnac Darty du 29 août. Et constitue « une opportunité unique de créer un leader européen de la distribution spécialisée »,ajoute le groupe. En 2023,Fnac Darty a réalisé 7,87 milliards d’euros de chiffre d’affaires (− 0,9 % par rapport à 2022) et Unieuro 2,6 milliards d’euros.
Un tel rachat permettrait donc au distributeur français de franchir la barre des 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires,une taille critique qui améliorerait ses conditions d’achat auprès de ses fournisseurs,ainsi que son accès aux marchés financiers. Mais pas seulement. « Aujourd’hui,nous sommes forts en France,en Belgique et au Portugal. Cette opération nous permettrait de nous diversifier et de réduire notre dépendance au marché français sur lequel nous réalisons environ 6 milliards d’euros sur près de 8 milliards »,précise au Monde Enrique Martinez,directeur général du groupe Fnac Darty,qui envisage « 20 millions d’euros de synergies par ce projet industriel avec une société très axée,comme nous,sur le digital,les services et la réparation ».
Le groupe français,qui détient déjà 4,4 % du capital d’Unieuro,avait révélé son projet d’OPA le 16 juillet. Il a reçu l’aval de la Consob,l’autorité des marchés financiers italien,le 23 août,qui a validé le droit de lancer cette offre en Bourse. Mais les termes de cette opération n’ont pas fait consensus auprès du conseil d’administration du distributeur d’électronique grand public transalpin aux 500 magasins. Son capital est détenu par Iliad (maison mère de l’opérateur Free),qui possède 11 % du capital,le gestionnaire d’actifs Amundi,la famille Silvestrini (du fondateur d’Unieuro) et des fonds d’investissement. Cinq administrateurs l’ont jugé insuffisante,cinq autres l’ont estimée « appropriée » et un administrateur s’est abstenu,a détaillé Unieuro dans un communiqué,le 29 août.
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