Manifestation en soutien à Gisèle Pelicot,à Rennes,le 14 septembre 2024. DAMIEN MEYER / AFP Les mêmes slogans,mais aussi la même rage,se sont répandus comme en écho devant les palais de justice ou les places centrales d’une trentaine de villes de France (à Marseille,Rennes,Bordeaux,Strasbourg…) samedi après-midi 14 septembre. Ces rassemblements,à l’instigation de plusieurs associations féministes et relayés par les influenceuses les plus suivies,auxquels ont participé des milliers de personnes,ont exprimé un soutien massif à Gisèle Pelicot,la victime du procès des viols de Mazan,qui se tient depuis le 2 septembre au tribunal d’Avignon.
Carré long,lunettes fumées,son visage stylisé dessiné par la graphiste belge Aline Dessine,reproduit sur certaines pancartes,est devenu un symbole de courage. En refusant que les audiences se tiennent à huis clos,Mme Pelicot,qui a été droguée par son mari et violée par lui et 50 autres hommes alors qu’elle était inconsciente,a permis à la société française – et au-delà,à travers les comptes rendus de la presse internationale – de plonger dans le mécanisme des viols,de saisir aussi la banalité des profils des prévenus,et d’ainsi donner corps au leitmotiv de ces rassemblements : « La honte doit changer de camp. »
A Paris,environ 3 500 personnes,principalement des femmes,ont convergé vers la place de la République,en début d’après-midi. Prenant la première le micro,la militante féministe Anna Toumazoff,cheffe d’orchestre du rassemblement,a souligné comment ce procès avait « choqué et rassemblé »,appelant à « la nécessité d’un sursaut dans la société ». « On est toutes Gisèle »,chantera en chœur la foule,au cours de l’après-midi.
La « rage »,la « nausée ». Les mêmes mots reviennent lors des prises de paroles. Anne-Cécile Mailfert,présidente de la Fondation des femmes,a réitéré la demande d’une « loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles ». Elle comprendrait 95 mesures,dont « une enquête systématique sur les mis en cause dès lors qu’une plainte est déposée »,la prise en compte de la sérialité des faits,ou encore la formation spécifique à ces sujets des juges des cours criminelles départementales. Selon la Fondation des femmes,3 milliards d’euros seraient nécessaires pour mettre en œuvre pareille réforme.
Il vous reste 36.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
© Affaires Officielles