Un détenu de la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère),le 5 juillet 2023. OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP Des cellules où le thermomètre grimpe jusqu’à 39 °C,comme à la prison de Nîmes à l’été 2022. D’autres où il est impossible de prendre une douche en journée lors de fortes chaleurs,comme à Dunkerque. Ce sont quelques exemples de la « double peine » qui touche les détenus français : les prisons de l’Hexagone comme des outre-mer ne sont pas préparées aux conséquences d’un dérèglement climatique qui s’aggrave. Canicules,inondations,incendies : elles y sont pourtant particulièrement vulnérables. Voilà les conclusions d’une vaste étude publiée par l’ONG Notre affaire à tous,jeudi 11 juillet,la première jamais réalisée sur cet enjeu en France.
« Cette surexposition aux risques climatiques et environnementaux crée des violations des droits humains pour les détenus,mais aussi pour leurs familles et les personnels pénitentiaires. Elle constitue par ailleurs un obstacle majeur aux chances de réinsertion à la sortie de prison »,prévient Chloé Lailler,juriste spécialiste en droits humains et coordinatrice du rapport à Notre affaire à tous,qui juge que les prisons sont « l’angle mort » des politiques environnementales. L’administration pénitentiaire,de son côté,indique au Monde avoir lancé un « projet de prospective » afin d’identifier les « besoins et moyens possibles d’adaptation des établissements pénitentiaires » dans le cadre du prochain plan national d’adaptation au changement climatique.
« On est tellement loin de l’adaptation au changement climatique dans les prisons… Elles sont dans un tel état,avec tellement de monde et tant de malheur,que rien ne peut se produire de bien »,juge Dominique Simonnot,la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Il vous reste 59.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
© Affaires Officielles