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Renault Rafale : opération reconquête

Jul 21, 2024 Des sports IDOPRESS

La Renault Rafale. RENAULT Après avoir cumulé les échecs,ces deux dernières décennies,on pensait Renault vacciné contre toute velléité de trouver sa place au sein de l’univers très normé des modèles dits « premium ». L’arrivée du Rafale démontre qu’il n’en est rien,et que Luca de Meo,qui dirige le groupe,est un patron pressé de voir la marque au losange retrouver de l’ambition sur un segment qui a tout d’une terra incognita.

Le Rafale,qui récupère une appellation issue des avions Caudron d’avant-guerre,dont Louis Renault avait fait l’acquisition,a déjà reçu le soutien promotionnel de l’Elysée,qui en a fait la nouvelle voiture officielle de la présidence de la République au détriment de la DS7 du groupe Stellantis.

Un coup de pouce appréciable mais essentiellement symbolique,car le constructeur part de très loin. « Ce modèle doit reconstruire l’image de la marque sur le haut de gamme,c’est pourquoi nous avançons avec humilité et avec des objectifs raisonnables »,assure Frédéric Clermont,chargé des modèles les plus huppés du catalogue Renault.

A partir de 45 000 euros

Cette opération « patte blanche » s’inscrit à la fois en rupture avec les audacieuses mais décevantes tentatives conçues pour contourner les valeurs établies (Vel Satis,Avantime,Espace V) et avec les ternes Latitude et Talisman qui leur ont succédé. Pour le Rafale,fabriqué à Palencia en Espagne,le constructeur a établi un tarif (à partir de 45 000 euros) qui s’inscrit plutôt dans le bas de la fourchette de la catégorie,signe qu’il ne surestime pas sa capacité à séduire la clientèle « premium ». Quant au véhicule,il a été conçu selon une approche délibérément conformiste.

Loin des velléités architecturales du passé,Renault s’en remet à une silhouette de SUV coupé,la carrosserie en vogue. Massif,le Rafale (4,71 mètres) n’a,esthétiquement parlant,rien de très aérien,mais il coche toutes les cases des formules à succès : ligne de toit fuyante,énormes roues de 20 voire 21 pouces,capot majestueux,face avant verticale,lignes marquées,surfaces biseautées et hayon incliné portant deux petits spoilers.

Cette approche qui renvoie à la formule de l’ancien PDG,Carlos Ghosn,réclamant « des voitures qui se vendent » plutôt que « des voitures à vivre »,s’inscrit dans la doxa automobile actuelle,qui se tient à bonne distance de la prise de risque esthétique. Le parti pris de dessiner une voiture qui en impose par sa carrure et sa présence s’inscrit surtout dans une stratégie commerciale principalement axée sur les flottes d’entreprise,autrement dit les véhicules de fonction.

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