La chancelière de l’Echiquier britannique,Rachel Reeves,lors d’une conférence de presse,à Londres,le 29 juillet 2024. LUCY NORTH / AFP Le ton est grave,la colère qui bout juste sous la surface est évidente. « A mon arrivée au ministère des finances,il y a trois semaines,il est devenu apparent qu’il y avait des choses que je ne savais pas,des choses que le parti [précédemment] au pouvoir [le Parti conservateur] a couvertes »,a déclaré la nouvelle chancelière de l’Echiquier,devant la Chambre des communes,lundi 29 juillet.
La travailliste évoque le « trou » de 22 milliards de livres sterling (26,1 milliards d’euros) qu’elle a découvert dans le budget de l’Etat,laissé par les tories,au pouvoir depuis 2010. Rien que dans le domaine de la prise en charge des demandeurs d’asile,les dépenses étaient de 6,4 milliards de livres de plus qu’attendu.
La ministre,première femme à occuper ce poste,a aussitôt détaillé les mesures « urgentes et nécessaires » qu’elle compte mettre en œuvre pour combler ce déficit,soit 5,5 milliards de livres,à trouver en 2024,et plus de 8 milliards en 2025. Elle va annuler certains projets d’infrastructures,dont un tunnel d’un coût de 1,7 milliard de livres à proximité du site néolithique de Stonehenge,ainsi que des investissements dans les systèmes routier et hospitalier. Elle va également mettre en veille un projet de réforme du baccalauréat,réduire les subventions énergétiques pour les seniors et renoncer à la vente des actions de l’Etat dans la banque NatWest.
L’administration devra,elle,trouver 3 milliards de livres d’économies. Mais,après plus d’une décennie d’austérité,elle n’a guère de marge de manœuvre sur ce front.
Il reste la fiscalité. « Les travaillistes ont promis de ne pas toucher à la TVA,à l’impôt sur le revenu,aux contributions sociales et à l’impôt sur les entreprises »,rappelle Simon Pittaway,économiste pour le groupe de réflexion indépendant Resolution Foundation. Ils pourraient en revanche s’attaquer à l’impôt sur les gains de capitaux,selon lui. « Ceux-ci sont imposés à un niveau oscillant entre 10 % et 28 %,soit bien moins que les revenus,qui peuvent être taxés jusqu’à 45 % »,explique-t-il.
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