Deux maires,ceux de Lecci et de Zonza,deux communes littorales de Corse-du-Sud,ont pris des arrêtés municipaux,respectivement mercredi 7 et jeudi 8 août,interdisant le port du burkini. Ce maillot couvrant le corps,les bras et les jambes,y compris les cheveux,porté par certaines femmes musulmanes,adeptes d’une pratique rigoriste de l’islam,reste légal et autorisé en France.
Ces arrêtés d’interdiction ont pris de court la préfecture de région de Corse,qui a demandé,jeudi,leur annulation. « Aucun événement récent ne les justifie,y explique-t-on. Ces arrêtés n’étant pas fondés sur la présence de troubles à l’ordre public et étant contraires à la jurisprudence du Conseil d’Etat de 2016,nous avons demandé leur retrait ou une réécriture des arrêtés. »
Interrogée par Le Monde,la mairie de Zonza a déclaré,jeudi après-midi,avoir retiré son arrêté,« en espérant qu’il ne se produise pas de trouble ». Celle de Lecci n’a pas pu être jointe. Si le maire persiste dans la volonté de maintenir son arrêté,la préfecture saisira le tribunal administratif d’un recours en annulation.
Dans un récit livré à France 3 Corse,la décision du maire de Lecci,Don Georges Gianni (divers droite ),fait suite,selon lui,à la présence de plusieurs femmes portant le burkini sur la plage de Saint-Cyprien au cours des derniers jours. Il s’était rendu sur place pour leur demander de quitter leur burkini ou de quitter la plage. Sans succès. « Il n’y a pas eu de tensions,aucune altercation. Tout s’est passé correctement,mais pour éviter que cela se reproduise à l’avenir,j’ai préféré prendre cet arrêté »,a-t-il déclaré à la chaîne de télévision.
A Zonza,une employée de la mairie a affirmé au Monde que plusieurs femmes en burkini avaient été signalées sur la plage de la Pinède. La préfecture met en garde contre la circulation de fausses informations sur les réseaux sociaux,notamment des images de femmes en niqab (voile intégral ne laissant voir que les yeux,interdit,depuis 2010,en France dans l’espace public) se baignant dans la mer. « En fait,ces images ont été prises ailleurs qu’en Corse et il y a plusieurs années »,explique une source préfectorale.
L’arrêté d’interdiction,publié par le maire de Leccisur la page Facebook de sa commune,est en fait un « copier-coller »,selon la préfecture,de l’arrêté qu’avait pris le maire de Sisco (Haute-Corse),Ange-Pierre Vivoni (divers gauche),le 14 août 2016,au lendemain d’une rixe ayant fait cinq blessés sur une plage,entre des membres d’une famille marocaine et des habitants de ce village du cap Corse.
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