COLCANOPA L’Europe était jusqu’ici la championne de l’aide aux pays pauvres,elle est en train de leur tourner le dos. Des Pays-Bas à l’Allemagne en passant par la Finlande et la Suède,les coupes dans les budgets d’aide au développement se multiplient,au risque d’enfoncer les nations les plus défavorisées dans la crise et de trahir les engagements du monde occidental et singulièrement des Etats européens. Et c’est en France que la réduction,dévoilée par le gouvernement dans son projet de loi de finances pour 2025,est la plus vertigineuse. Elle prévoit une amputation de 1,3 milliard d’euros,à laquelle s’ajoutent des économies additionnelles annoncées fin octobre par l’exécutif de 641 millions d’euros,soit une diminution de 34 % de la mission d’aide publique au développement,la plus touchée de toutes les lignes budgétaires.
Pourtant,l’aide publique au développement devrait atteindre les 223,7 milliards de dollars (211,3 milliards d’euros) dans le monde pour 2023,un record pour la quatrième année consécutive,en grande partie lié à la guerre en Ukraine et à l’accueil de ses réfugiés. Mais la tendance au désengagement s’observe un peu partout. « C’est un repli sur soi surprenant,alors qu’on vient de sortir à peine d’une pandémie mondiale qui nous a montré qu’on était justement tous dépendants les uns vis-à-vis des autres »,déplore Friederike Röder,vice-présidente de l’ONG Global Citizen.
Ces coupes interviennent au pire moment pour les pays à bas revenu,qui ploient sous le fardeau de la dette,particulièrement en Afrique. La moitié d’entre eux dépensent davantage pour le remboursement de leur dette que pour leur système de santé. Pour la première fois en une génération,la part des habitants de la planète vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 8,4 % en 2019 à 8,5 % aujourd’hui.
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