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Législatives 2024 : « Moi, je n’ai jamais connu le RSA. J’ai toujours travaillé », raconte Sadia, assistante de vie immigrée

Jul 4, 2024 Tech et science IDOPRESS

Ce matin,Sadia Salaouandji a accompagné un homme de 93 ans à l’hôpital. Il souffre d’une infection urinaire. Elle sait que sa présence auprès de lui,comme assistante de vie,est essentielle. Elle le dit,d’ailleurs : « Nous,les immigrés,nous sommes une pièce maîtresse dans beaucoup de domaines. » Cette Franco-Algérienne de 56 ans est arrivée en région parisienne en 2006 « pour avoir une vie meilleure ». Naturalisée en 2019,elle souffre d’entendre les débats qui animent la campagne électorale des législatives.

« La montée du Front national [ancien nom du Rassemblement national,RN],qui est un parti raciste et xénophobe,ça fait un peu mal »,souffle-t-elle,pudique. Alors que l’extrême droite dénonce le « coût de l’immigration » et la transformation de la France en « guichet social »,Sadia Salaouandji rétorque qu’elle,« n’[a] jamais connu le RSA [revenu de solidarité active]. J’ai toujours travaillé. Et mon fils,qui a un BTS en mécanique,ne connaît pas le chômage ». Le président du RN,Jordan Bardella,est selon elle « à côté de la plaque ».

« Il ne connaît pas le réel »,abonde Sabrina (qui a souhaité conserver son anonymat),aide-ménagère de 34 ans en région parisienne,arrivée d’Algérie en 2018. « Moi,je paye 23 % de charges sur mes revenus et tous les immigrés que je connais travaillent »,explique cette autoentrepreneuse affiliée à la plate-forme de services d’aide à domicile Wecasa.

Sabrina veut « avancer »,créer son entreprise dans le nettoyage. Elle attend juste une meilleure situation administrative,car elle n’a pour le moment qu’un récépissé de demande de titre de séjour,qui l’autorise néanmoins à travailler. Elle trouve la période « ultra-stressante ». « Quand je vois ce que les gens pensent [des immigrés],je me demande comment on va rester »,confie-t-elle.

« Le repli sur soi est mortifère »

A rebours du RN et de son hostilité à l’égard de l’immigration,l’économie a un besoin croissant de travailleurs étrangers. La Fédération des particuliers employeurs (Fepem) a,par exemple,chiffré à 800 000 emplois ses besoins d’ici à 2030,auprès de personnes dépendantes ou de jeunes enfants. « Que le chômage soit haut ou bas,qu’on soit en 1970 ou 2020,nous avons toujours eu entre 20 % et 25 % de travailleurs immigrés dans notre secteur »,relève Pierre-Olivier Ruchenstain,directeur général de la Fepem. Une réalité commune à d’autres métiers. Les immigrés représentent déjà plus de 28 % des agents de gardiennage et de sécurité,27 % des ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment ou encore 22 % des cuisiniers,selon une étude de 2021 de la direction de l’animation,de la recherche,des études et des statistiques (Dares).

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